La production a, au cours des dernières décennies, opéré un basculement structurel vers l’incorporation d’actifs immatériels.
Parallèlement, les gains de productivité ont ralenti. Ces deux évolutions sont-elles liées ? Cette
Lettre met en évidence un lien de nature financière. L’accès au financement joue en effet un rôle déterminant pour les productions intensives en actifs immatériels car ces actifs exposent à une contrainte financière forte. Les secteurs combinant une dépendance financière et une intensité en actifs immatériels élevées sont ainsi les seuls qui bénéficient encore d'un effet positif du développement financier en termes de gains de productivité. Le coût fixe élevé et le bas coût de réplicabilité de nombreux actifs immatériels font ensuite que les entreprises capables de financer l’investissement initial obtiennent un avantage décisif sur leurs concurrentes. Cette
dynamique où le « gagnant emporte tout » (« winner-takes-all ») augmente la concentration et les disparités au sein d’un même secteur.
In fine, cela freine la diffusion des gains de productivité et contribue à leur baisse au niveau agrégé. La synthèse des
travaux rassemblés dans cette Lettre étaye cette thèse.
La lettre du CEPII
Comentarios